Bob Morane T027 L'Orchidée noire by Vernes Henri

Bob Morane T027 L'Orchidée noire by Vernes Henri

Auteur:Vernes, Henri [Vernes, Henri]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Aventure
Éditeur: AlexandriZ
Publié: 1958-01-22T09:36:26+00:00


Chapitre VIII

La forêt putride s’était refermée sur les hommes avec ses arbres gigantesques semblables aux colonnes d’un temple hors de mesure et du faîte desquels descendaient, tels des serpents pétrifiés, des lianes aux anneaux torturés ; la forêt avec son sous-bois touffu où dominaient les plantes épineuses et son sol fangeux pareil à une pâte noire qui cédait sous les pas. Un peu partout, des rideaux de mousse visqueuse pendaient et, le long des lianes, on apercevait, accrochées à la façon de lanternes vénitiennes, les corolles béantes, aux teintes vénéneuses, des orchidées. Du haut des branches des gouttes d’eau, dues à la condensation, tombaient et s’écrasaient sur le sol avec des « plouf » sourds. De larges champignons aux coupes roses, blanches ou verdâtres montaient à l’assaut des arbres morts que seules les lianes tenaient debout, comme enchaînés à leurs voisins.

Depuis que le camp avait été levé au bord du fleuve, les membres de l’expédition, Dayaks et les hommes blancs, marchaient dans une nuit d’un vert sombre, striée de brèves lueurs d’émeraude. La route qu’ils suivaient avait été frayée peu de temps auparavant, comme l’indiquaient des branches foulées ou coupées net au sabre d’abattis. En outre, à plusieurs reprises, on avait pu remarquer, imprimées dans l’humus, des empreintes de pieds chaussés. Comme des Blancs devaient rarement, voire jamais, sillonner ces régions perdues, il n’avait pas été difficile à Bob et à ses amis de deviner que ces traces avaient été laissées par leurs concurrents, qui les précédaient : Warton, Peter Krelt ou Anna Sörensen. Impatient qu’il était de rejoindre cette dernière afin de la protéger, Morane, malgré la langueur dans laquelle le plongeait la chaleur lourde et humide, pressait sans cesse les porteurs qui, pourtant, ne traînaient guère.

Vers le milieu de la seconde journée de cette marche en forêt, les arbres s’éclaircirent et la petite troupe déboucha dans une assez vaste clairière au sol couvert d’une herbe rase. Au milieu de cette clairière, un camp était dressé, ou plutôt les restes d’un camp. Il y avait là les débris d’un feu et, tout près, quelques grossiers abris de branchages et de feuilles à demi effondrés. Tout autour, on discernait des colis en désordre, dont certains éventrés ou déficelés, comme si les gens qui les portaient avaient fui soudain, pris de panique. Près de l’un des abris, les explorateurs découvrirent un squelette humain. À en juger par la fraîcheur des ossements et des ligaments, qui par endroits, apparaissaient encore, la mort ne devait pas remonter à bien longtemps, et c’étaient les grandes fourmis carnivores sans doute qui avaient ainsi réduit le cadavre, en un temps record, à l’état de pièce anatomique. Près de ces débris humains, une ceinture de cuir traînait. Bob Morane se baissa et la ramassa pour lire, à l’intérieur, ce simple nom tracé à l’encre de Chine : « Jack Warton ».

— Le malheureux, fit le professeur Clairembart. Il aura été surpris par les Dja-Dja et tué tandis que ses porteurs fuyaient pour se faire, sans doute, abattre l’un après l’autre dans la forêt.



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